J’écris ce bref article pendant la séance du Conseil général qui vient, par une solennelle minute de silence, de rendre hommage à Alain Bringolf, ancien conseiller communal et député.
La dernière fois que j’ai vu Alain fut l’automne passé à l’Ancien Manège où il présentait son livre sur son parcours politique, Un homme dans la cité. Le jour de son décès, le 26 août, est sorti en librairie Typhons sur l’Hôtel de Ville, une pochade bien mince par rapport à l’ouvrage d’Alain, qui résume toute sa vie politique.

Dans Typhons, le chapitre 10 consacre un passage où est mentionné « M.Bringolf« . S’y s’exprime le candidat PLR devant les Verts libéraux qui organisent des auditions avant l’élection du Conseil communal.
« Justement ces toits protégés par l’Unesco, va-t-il les sortir du périmètre pour libéraliser la pose de panneaux solaires ? « Nous (…) ne changerons pas une ligne du règlement ni un mètre du périmètre. Nous serons la cité pionnière des nouvelles tuiles solaires en voie d’être commercialisées. Elles se confondent avec de vraies tuiles et nous engagerons un important programme d’aide aux propriétaires désireux de refaire leurs toits. Comme à l’époque de M. Bringolf avec son Monsieur couleur, nous aurons, je l’espère, une Madame tuile solaire. Elle conseillera les citoyens souhaitant contribuer à l’effort collectif développant les énergies renouvelables.«
Alain Bringolf fut un grand chef du dicastère de l’urbanisme, service dirigé à l’époque par Sylvie Moser. En 1994, notre ville reçut le Prix Wakker, les propriétaires furent incités à rénover en couleur leurs façades avec l’aide de jean Bouille, « Monsieur Couleurs », chaque année paraissait un calendrier avec de belles photos patrimoniales.
Le défunt savait faire travailler les gens ensemble et les soutenir dans leurs initiatives. Cet homme dans la cité privilégiait l’humain : la future affiche du POP pour les élections fédérales devrait encore porter sa patte, lui qui a épaulé, même porté, son parti jusqu’à ces dernières semaines.
J’évoquerai un récent souvenir plus personnel. Dans mon court mandat de président du Conseil général au début 2016, il m’avait invité à faire un petit discours lors de l’assemblée des éleveurs neuchâtelois de colombes, de poules et de lapins. J’ai adoré ce samedi après-midi et je lui en suis encore reconnaissant, lui qui aimait tant ses petits animaux.
Adieu cher Alain, tu entres dans l’Histoire de la Ville par la grande porte.
Monsieur Couleurs n’était pas Maurice Grünig (lui, c’était Monsieur Énergie) mais Jeau Bouille, peintre Chaux-de-Fonnier de talent !
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Je vais corriger ! Merci beaucoup !
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Alain. On ne s’y attendait pas! Le choc!!!
Il s’était rendu à Genève pour soutenir le Parti du Travail en pleine crise d’identité dans les années 90. Je n’ai pas eu le bonheur de connaître personnellement Alain Bringolf ni de l’approcher en tant que simple militante et élue du parti, mais son image d’homme humble, réfléchi et peu bavard, m’est restée tenace en mémoire. Je m’étais dit qu’un jour, sans l’autorisation de mon parti, j’irai lui rendre visite pour le découvrir…
Mon époux et moi, nous vivons au Jura depuis l’été 2018. Nous sommes enfin installés et stabilisés dans ce Canton que nous découvrons chaque jour. Et c’est dans nos discussions avec notre propriétaire qui est lui aussi, Députés-Suppléant socialiste au parlement Jurassien, que l’idée nous est venu de contacter Alain, puisque nous nous sommes rapprochés de Neuchâtel… C’est alors en recherchant ses coordonnées que nous découvrons, par d’anciens articles de journaux, qu’il est décédé l’été passé
Quel regret et quelle tristesse! Dire que les individus eussent pu se croiser, s’attarder les uns auprès des autres pour écouter et réfléchir ensemble ou seuls et que les échanges eussent été le trésor du futur…! Non! le parti Genevois avait joué au village indien, au scalp et à la danse du Vaudoue, au lieu de se rassembler, de se recueillir et de conjuguer tous les efforts afin de sortir notre famille politique de cette dernière chausse-trappe.
Les années nonantes, c’était les années de la chasse au communiste fictif, à la caricature stalinienne et au symbole de la vraie solidarité « ouvrière » des « Gens de Rien ». Beaucoup d’intellectuels en quête de pouvoir et de notoriété, éconduits par le Parti Socialiste, s’étaient réfugié au Parti du travail pour panser leur déception et tenter de rebondir. La recherche du bonheur individuelle et personnel de ces visiteurs n’avait pas permis au Parti du Travail de se tailler un autre destin que sa chute.
Simple militants de base, nous les avons portés avec obédience et résilience. Pour rien.
Alain, savait-il tout cela? Lui, si différents, ouvert et généreux envers les autres selon les hommages et les dires de nos élites de partis. De cela, j’en avais déjà l’intuition.
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